Seconde Guerre Mondiale

Les Lapins de Ravensbrück

 

Qu’est-ce que Ravensbrück ? 

Tout d’abord, Ravensbrück est une ville allemande située au Nord de Berlin dans laquelle, durant la Seconde Guerre Mondiale, a été construit un camp de concentration pour femmes. Mais Heinrich Himmler n’a pas seulement exigé la construction d’un camp “quelconque”, mais le plus grand camp pour femmes qui n’est jamais existé.

 

Quel est le rapport entre le camp de Ravensbrück et les lapins ? 

Ensuite, vous devez sûrement vous demander pourquoi je parle de lapins. Qu’on les appelle “krókili” “kaninchen” “rabbits” ou encore “lapins”, tous ces mots, bien que de langues différentes, signifient une et même chose pour les déportées du camp de Ravensbrück. En effet, ces noms ne désignent pas les boules de poils que l’on prend parfois comme animaux de compagnie, mais d’une autre manière bien plus sinistre. En réalité, c’est le surnom donné par les détenues françaises aux 86 victimes sur lesquelles le professeur Karl Gebhardt (en photo ci-dessous) pratiqua des séries d’expériences pseudo-médicales à partir de la deuxième moitié de 1942.

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Les opérations : pendant et après

Comme vous devez vous en douter, les conditions des opérations n’étaient pas seulement atroces mais inimaginables. Les os étaient cassés, dont, parfois, certains bouts étaient extraits, mais aussi des nerfs et des muscles déchirés, tordus ou encore une fois enlevés. Afin de simuler des blessures de guerre, les “ docteurs” voulaient maximiser l’infection par du matériel médical sale, de la sciure et les ongles des médecins sales.

“ Opérées” sous narcose, les jeunes filles souffraient d’une douleur intolérable au réveil et le peu de soins qu’elles avaient reçus ensuite. La fièvre a plus de 40°, provoquant délires et cauchemars. Les jambes étaient serrées dans des plâtres, enflaient et un liquide purulent s’écoulait, dégageant une odeur insupportable.

Au bout de quelques semaines, les jeunes déportées qui avaient survécu sortirent de l’infirmerie avec d’affreuses cicatrices aux jambes, rarement recousues, souvent suppurantes. Certaines d’entre elles étaient incapables de marcher sans béquilles, aimablement fournies par le camp.

La libération

A l’approche de la libération du camp, les “ lapins” étaient convaincus que les nazis ne les laisseraient pas sortir vivantes avec leurs mutilations, leurs horribles cicatrices ou leurs plaies mal refermées qui suppuraient encore. Cependant, avec l’aide de toutes les déportées, et en toute discrétion, elles arrivèrent à s’échapper, avant d’être sauvées par les soviétiques. De février à avril 1945, les “ lapins” furent recherchés par les SS : appels-surprise, comptages à l´improviste, fouilles mais rien n’y fit, les autres déportées les cachèrent et des camarade-médecins allèrent même jusqu’à tatouer sur le bras de quelques lapins des numéros de femmes évacuées d’Auschwitz et/ou venues mourir dans le camp. Finalement, les “ lapins” partirent sur les routes avec leurs camarades et réussirent à survivre en s’évadant dans les bois.

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Photo de « Lapins » en 1958

P.S. : Soixante-quatre de ces jeunes femmes, on pourrait même dire jeunes filles étant donné que la plus jeune était âgée de seize ans, étaient des révoltées politiques polonaises, on peut donc imaginer aisément le nombre de polonaises dans tout le camp. 

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